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25/08/2010

“Death Drive” avec / with Avital Ronell


(7:47 mins)


“This is the unauthorized version (or, let’s say “the editors cut”) of the Grenz-Film interview made with Avital Ronell on Freud’s notion of “death drive”.
Patrick Pulsingers music (used in the background), and a few minor editing details were changed in the final version of the interview which was published as a part of “Philosophy on Stage” DVD.”

titre original / title: Voice_of_Antartika-2009-03-03-91026 / source

voir aussi / see also: generic, flux: Avital Ronell

18/08/2010

"Die zeit verschlingt" / "Projet BW" de / by Patrick Bernatchez




"LE TEMPS DE DIRE
Quelques réflexions sur le projet BlackWatch de Patrick Bernatchez 


Quel cargo pourrait bien mouiller à la Spiral Jetty? […] Je parie que ce cargo serait une horloge de type très particulier. À leur manière, toutes les horloges sont des labyrinthes, et l’on y pénètre à ses risques et périls.(1)

Avec BW (BlackWatch, 2010) (2), une montre-bracelet noire composée d’un cadran vide et d’une seule aiguille qui mettra mille ans à exécuter une révolution, l’artiste Patrick Bernatchez nous invite à une incursion dans un labyrinthe temporel. Il s’agit de l’élément central de son plus récent groupe de projets, portant le titre provisoire de Lost in Time, dont les œuvres réalisées dans divers médias explorent le temps. Cette montre traite de la quatrième dimension littéralement en étant opérationnelle sur une très longue période (d’un point de vue humain) aussi bien qu’allégoriquement en l’explorant de diverses manières, autant dans ses liens avec l’expérience humaine qu’à travers ce qui dépasse sa portée. Je ferai un premier pas dans le dédale de la montre en m’intéressant à la notion d’un temps performatif puis j’emprunterai un embranchement pour examiner BW en tant que monument dont le matériau est le temps et, enfin, je suivrai la flèche de la fuite du temps vers un horizon où les modes temporels subatomique, cosmique et expérientiel convergent à tout jamais.

Chemin d’entrée 








Avec BW, Patrick Bernatchez a recours à une montre-bracelet, soit un objet qui traduit concrètement notre compréhension quotidienne du temps, pour signaler les différentes manifestations du temps qui échappent à la perception humaine ordinaire. Par une modification de la chronométrie conventionnelle (le remplacement de l’horloge usuelle de 60 secondes/60 minutes/12 heures par une seule aiguille qui mesurera un bloc de mille ans), la BW ralentit radicalement le mouvement chronométrique et le rend imperceptible à l’œil humain. Le tic-tac incessant nous porte toutefois à penser que la montre avance alors même qu’elle mesure avec précision le cadre temporel prescrit. En fait, c’est ce changement de paramètres, cet étirement d’unités temporelles rationnellement calculées, qui nous permet de considérer le temps indépendamment de sa relation au mouvement mesuré. Alors que nous observons la BW, nous sommes entraînés dans une contemplation qui englobe à la fois le raisonnable (la visibilité de la montre, sa couleur noire, le tic-tac audible de son mécanisme, la sensation tangible de son boîtier métallique) et le conceptuel (la considération du temps comme dimension complexe qui ouvre la porte à toutes sortes de possibilités temporelles étranges : dilatation du temps, déformations et tunnels spatiotemporels, voyage dans le temps, etc.). 

La BW utilise donc un élément perceptible, apparemment ordinaire et reconnaissable, pour nous conduire dans un labyrinthe temporel où le cadran inscrutable du temps prend de nombreuses et étonnantes formes. Comme le temps lui-même, qui n’est pas une propriété matérielle mais plutôt une dimension structurante et une condition d’émergence, la montre, du fait qu’elle n’a pas de cadran, ne devient visible que par les effets qu’elle produit sur ses manifestations spatiales (stase/mouvement, croissance/pourriture, ordre/chaos). En combinant un objet ordinaire et présent avec un espace temporel extraordinaire et abstrait, la BW creuse une crevasse profonde entre perception et cognition, faille qui peut induire un état de vertige temporel. 

De ce point de vue, la BW peut être considérée comme une œuvre d’art terriblement performative parce qu’à partir du moment où le mécanisme commence à tictaquer, le principe qui le sous-tend est mis en marche et actualisé. Par la promesse de ses opérations futures, la BW ouvre un champ qui contient toutes les occurrences potentielles et ultimes de sa révolution de mille ans. C’est la performance de l’aiguille en mouvement qui circonscrit le champ temporel de la période. De plus, cette performance provient du déplacement intrinsèque et autonome de l’instrument dans le temps. À cet égard, le temps n’est pas un élément extérieur que mesure la montre, mais il fait partie intégrante de son mouvement continu : la montre contient en elle le temps autant qu’elle se situe en lui.

La performance temporelle de la montre est à la fois pragmatique et futile. Elle est pragmatique puisqu’elle met en application le temps, directement et clairement en activant une chronométrie millénaire inventée qui divorce le temps de sa dépendance au mouvement (le manque de mouvement apparent produit une expérience directe du temps en tant que durée). Elle est futile parce que cette séparation du temps et du mouvement crée de toute évidence une situation qui fait que la montre-bracelet ne peut pratiquement plus servir à aucune mesure fonctionnelle. Après tout, que vaut une montre-bracelet qui mesure un espace de temps qui est imperceptible à tout mortel et qui lui survivra sûrement pendant plusieurs siècles? Le fonctionnement de la BW peut être qualifié de pragmatique uniquement lorsqu’il est considéré dans un domaine esthétique où il sert à révéler le temps dans son aspect immesurable, aberrant, abstrait et perverti. Il offre un aperçu pragmatique (pratique) sur le temps dans ses modalités immesurables, mais non moins réelles. C’est sous cet aspect qu’on peut dire que Bernatchez déploie la BW, et ses projets connexes (3), pour travailler le temps comme une matière ou un « matériau » artistique. 

(1) J.G. Ballard response to the artist Tacita Dean’s observation that Robert Smithson supposedly created the Spiral Jetty as a means to reach the bottom of the Great Salt Lake, which some consider to have been the centre of an ancient world. See: http://www.guardian.co.uk/books/2009/apr/27/tacita-dean-jg-ballard-art 

(2) The brainchild of Patrick Bernatchez the BW (BlackWatch) was designed and crafted in collaboration with Roman Winiger a renowned Swiss watchmaker. The works title BW is an initialized form of the watch itself and the respective surname initials of the artist and watchmaker.

(3) Though the focus here is primarily on the BW, it must be considered as a central element of an ongoing global project consisting of a variety of subprojects (in various stages of progress, gestation or conception) each of which explores the concept and phenomenon of time from various angles. These projects include (or will/may include) a reworking of Bach’s Goldberg Variations using a prepared piano, a film involving time travel and cryogenics, a two part 20-year periodic video cycle focusing on lived time, a staged struggle between projected light and an energy/time devouring black screen, a cyclical production of pictorial works, and other as-of-yet unspecified artistic projects. Regardless of their eventual form, these projects are inserted into the time field of the BW where they serve to explore the multilayered nature of time. 


Bifurcation # 1 : Le temps monumental

La mise en place d’un avenir performatif de mille ans ouvre plusieurs possibilités qui entrelacent des manifestations de toutes sortes dans le tissu temporel. Bien que l’objet soit spatialement non imposant et banal, la BW peut être adéquatement définie, dans sa dimension temporelle, comme un monument dont le médium est le temps. Par son extension millénaire monumentale, l’œuvre agit comme rappel et admonition d’un temps à venir. Comme un monument spatial, cette extension temporelle est conçue pour survivre aux mortels, pour durer sur une période de temps aux proportions historiques et pour constituer le témoignage d’une collectivité, d’un peuple ou d’une civilisation. Dans cet esprit, la BW est en vérité un monument, mais un monument qui (contrairement à la sculpture traditionnelle) fait appel à nous pour rappeler, remémorer, non pas ce qui est passé, mais ce qui doit advenir; c’est un monument au futur, dont les contours seront définis d’ores et déjà par les regardeurs. De plus, la BW est un memento mori actif et plutôt direct qui poursuit lentement son tic-tac, érodant la durée de l’individu et celle de générations pour les siècles à venir.

En inaugurant un vaste champ temporel pratiquement hors mesure, la BW aborde également l’esthétique du sublime dans sa définition kantienne de ce qui est illimité et humainement insaisissable (ou à peine saisissable). Cependant, si la BW renferme les contours du temps vécu individuel, elle en fait également exploser le cadre par sa grande dilatation temporelle. Cette opération complexe, l’œuvre l’exécute efficacement en alliant une dimension temporelle, monumentale et sublime, et une compréhension spatiale, directe et ordinaire, de l’objet qui s’articule finalement autour du temps vécu, expérientiel.

Bifurcation#2 : Le temps de qui et pour quand?

Le temps est la substance dont je suis fait. Le temps est un fleuve qui m’entraîne avec lui, mais je suis le fleuve; c’est le tigre qui détruit, mais je suis le tigre; c’est le feu qui  me consume, mais je suis le feu. (4)

La BW, et les différents projets qui l’entourent, incarne la vision de Borges du temps comme étant cette chose qui agit sur nous de l’extérieur, en même temps qu’elle nous compose de l’intérieur en étant la « substance » même par laquelle nous sommes et agissons dans le monde. Dans sa conception scientifique abstraite, le temps est non seulement ce qui est plus grand que nous, ce qui nous englobe et finalement nous avale dans son passage (la loi de l’entropie exprimée à la fois dans une dimension infinitésimale et cosmique), mais aussi notre temps subjectif dans ses multiples manifestations (temps relatif, temps du rêve, mémoire, durée, etc.). Dans les explorations multimédias (achevées, en cours ou à l’étude) du projet Lost in Time, les aspects expérientiels et abstraits du temps s’entrelacent dans le même tissu et signalent différentes dimensions de la réalité. Avec ses découvertes étonnantes (dilatation du temps, relativité, entropie, déformations temporelles et tunnels spatiotemporels, etc.), la physique moderne a démontré dans quelle mesure le temps ne peut être séparé de notre observation et comment il change selon nos points de vue relatifs. Encore une fois, le temps ne peut tout simplement pas être réduit à un facteur extérieur.

Les projets BW présentent un engagement artistique avec ces forces temporelles et, en re-calibrant la mesure du temps au-delà de notre seuil de perception, ils nous invitent à prendre le temps de flâner dans leur dédale immesurable et à envisager d’autres modes, trajectoires, récits et rythmes temporels. En tant qu’horloge, indicateur et monument temporel, la BW donne au temps une forme allégorique dans laquelle nous sommes à la fois Saturne et les enfants de Saturne, à la fois les dévoreurs et les dévorés de notre époque. En tant que déchaînement performatif et direct du temps, les pulsations et les fluctuations corporelles de même que les multiples perceptions sensorielles qui composent le vécu ne se situent pas à l’extérieur du cours du temps, mais en sont elles-mêmes la mesure, l’horloge pour ainsi dire de notre devenir dans le monde. Nous aussi sommes des montres et des horloges : nous dévorons notre temps et persistons dans la durée, tout comme nous sommes dévorés par le temps et succombons finalement tous à l’entropie. Dans un monde soumis aux diktats du temps productif et à la tyrannie du moment en temps réel de la communication constante, le ralentissement temporel radical de mille ans que propose Bernatchez est un geste tonique : il ouvre la porte à des aberrations de toutes sortes en termes de dilatations spatiotemporelles, d’acrobaties dans le temps onirique et de voyages dans le temps, et il nous incite à nous mêler aux particules subatomiques tournoyantes, à l’expérience anthropologique et à l’expansion cosmique, dans une danse sur la flèche de la course irréversible du temps.

Bernard Schütze,
March, 2010

(4) Jorge Luis Borges, “A New Refutation of Time," in Labyrinths: selected stories & other writings, New York: New Directions Publishing, 1967, p. 247."



&





Español: Sin título, llamado Saturno devorando a un hijo (o Saturno devorando a su hijo, Saturno devorando a sus hijos), serie de las Pinturas Negras.

Français : Sans titre, appelé Saturne dévorant un de ses enfants, série des « Peintures noires ».

English: Untitled, called Saturn Devouring His Son, from the Black Paintings series. Also known as: Devoration or Saturn Eats His Child

1819-1823, Huile sur toile, Dim.146 x 83 cm
Museo del Prado, Madrid, Spain


Cette notice fait partie d’une série :
Rubens, Série mythologique pour la Torre de la Parada
Datation : entre 1636 et 1637
Sources textuelles : Ovide, Fastes   IV, 197-200
Hésiode, Théogonie (VIIIe-VIIe s av JC)   vv. 453-467
Sujet de l’image ou genre : Sujet mythologique. Saturne
Dispositif : Plusieurs personnages
Nature de l’image : Peinture sur toile 
Dimensions :  Hauteur 180 * Largeur 87 cm
Lieu de conservation : Madrid, Musée du Prado, n° cat. 1678
Bibliographie : Balis, Díaz Padrón &al., La Peinture flamande au Prado, Mercator/A. Michel, 1989, n° 59, p. 178




09/08/2010

“ Dualism” de / by Anders Weberg


(frame from "Dualism", courtesy Anders Weberg)

Layer by layer art strips life bare.”



"Dualism"
August 6 - 2010
Duration: 2.15
Video and Sound by Anders Weberg

site de l’artiste / artist’s website: http://weberg.se/
portfolio / blog / @ twitter / @ facebook

“Anders Weberg
(b.1968)

Anders is an artist and filmmaker working in video, sound, new media and installations and he is primarily concerned with identity. The human body lies at the root of projects that formally and conceptually chart identity and its construction as a preamble to broaching matters of violence, genders, memory, loss or ideology in which personal experiences co-exists with references to popular culture, the media and consumerism. Specializing in digital technologies, he aims to mix genres and ways of expression to explore the potential of audio visual media.

He coined the term Peer-to-peer art or (p2p art) in 2006. Art made for - and only available on - the peer to peer networks. The original artwork is first shared by the artist until one other user has downloaded it. After that the artwork will be available for as long as other users share it. The original file and all the material used to create it are deleted by the artist. ”There’s no original”. Six films with a duration between 45 minutes and 9 hours have been uploaded on the file sharing networks in one copy and their original have been deleted. P2P Art - The aesthetics of ephemerality.

Currently based Malmö in the south of Sweden and has exhibited at numerous art/film festivals, galleries, and museums internationally, including:
FutureEverything 2010, Manchester, UK; National Museum of Contemporary Art 2010, Athens, Greece; Beijing Contemporary Art Centre 2010, Beijing, China; Cape 09 Art Biennale, 2009, Cape Town, South Africa; Biennale of Sydney 2008, Sydney, Australia; National Museum, Szczecin, Poland; File Brazil 07-08, São Paulo, Brazil; [10th] Japan Media Arts Festival, Tokyo, Japan; 13th Barcelona International Festival of Advanced Music and Multimedia Art, SONAR, Barcelona, Spain; Scope New York, US; Museum of Contemporary Art (MAC), Santa Fe, Argentina; Pocket Films , Centre Pompidou, Paris; Videoformes, Clermont – Ferrand, France and EMAF, European Media Art Festival, Osnabrück, Germany.”


Chloe Dragna @ La Vidéothèque, partenaire generic


& rhizome generic:



Francisco de Zurbarán (Fuente de Cantos, 1598–1664, Madrid), 
Agnus Dei, ca. 1636–40, 
oil on canvas, 14 x 20 1/2 in. (36.6 x 52.1 cm) San Diego Museum of Art, Gift of Anne R. and Amy Putnam

&

“... Ainsi la perception visuelle : on peut penser qu’elle est individuelle, et que, ensuite je parle de ce que je vois à l’autre, qui me parle de ce qu’il voit. L’individuel se collectivise en empruntant les bottes du langage qui nous est commun. Or, le langage nous est commun, certes, mais également dans son ambiguïté. Il y a aussi perception individuelle des sons qui sont censé être communs. Et, de plus, nous  avons appris à parle en même temps que nous avons appris à  voir ; il a fallu qu’on nous montre les choses, qu’on nous les désigne de façon à lier le mot et la chose. Cet apprentissage a été en même temps celui de l‘ambiguïté dans tous les domaines.  ...’

source in: http://topologie.pagesperso-orange.fr/ blog de Richard Abibon

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