contact infos galerie / about the art gallery manifeste/o créateurs, amis / artists, friends association / org. videos

28/07/2009

jepial @ generic, "duplication ?"



"tôt ou tard" / "sooner or later"

“... Puisque les choses et mon corps sont faits de la même étoffe, il faut que sa vision se fasse en quelque manière en elles, ou encore que leur visibilité manifeste se double en lui d'une visibilité secrète: « la nature est à l'intérieur », dit Cézanne. Qualité, lumière, couleur, profondeur, qui sont là-bas devant nous, n'y sont que parce qu'elles éveillent un écho dans notre corps, que parce qu'il leur fait accueil. Cet équivalent interne, cette formule charnelle de leur présence que les choses suscitent en moi, pourquoi à leur tour ne susciteraient-elles pas un tracé, visible encore, où tout autre regard retrouvera les motifs qui soutiennent son inspection du monde? Alors paraît un visible à la deuxième puissance, essence charnelle ou icône du premier. Ce n'est pas un double affaibli, un trompe l'oeil, une autre chose. Les animaux peints sur la paroi de Lascaux n'y sont pas comme y est la fente ou la boursouflure du calcaire. Ils ne sont pas davantage ailleurs. Un peu en avant, un peu en arrière, soutenus par sa masse dont ils se servent adroitement, ils rayonnent autour d'elle sans jamais rompre leur insaisissable amarre. Je serais bien en peine de dire où est le tableau que je regarde. Car je ne le regarde pas comme on regarde une chose, je ne le fixe pas en son lieu, mon regard erre en lui comme dans les limbes de l'Etre, je vois selon ou avec lui plutôt que je ne le vois. ...”


Maurice Merleau-Ponty, in L'oeil et l'esprit, p.21-22, Gallimard, Folio-Essais

















& pli / fold

Lucian Freud, "Lying by the Rags",
1989-90, Oil on canvas,
138.7 x 184.1 cm,

Astrup Fearnley Collection, Oslo, Norway


source: http://www.leninimports.com/lucian_freud_gallery_4.html



21/07/2009

jepial @ generic, "témoignage ?" / "testimony ?"




“...Derrida réfléchit sur le témoignage à partir du récit de Blanchot et le présente comme cette demeure de la mort, du sujet, comme ce lieu où il de-meurt. Car qui survit à l’éxécution avortée? Qui en raconte le récit? Le témoin qu’est Blanchot est double, paradoxal. L’homme qui raconte est et n’est pas le jeune homme qu’il était, celui dont il raconte l’histoire et qui survit en celui qui a survécu à une mort qui n’a pas eu lieu. Derrida trouve dans ce texte de Blanchot l’exemplarité du témoignage, et dans la figure du narrateur la qualité propre à tout témoin dont la parole se trouve désormais en instance, dont le récit n’arrive jamais. A terme. A demeure. Si le témoignage se veut un discours de vérité par le biais duquel justice peut être rendue, il demeure que ce mode de discours est aussi peu fiable qu’un œuvre de fiction. Derrida indique la nécessaire impossibilité testimoniale: le secret gardé malgré le témoignage qui est donné, la singularité d’une énonciation qui se veut en même temps exemplaire, l’incertitude du témoin qui à la fois se reconnait et ne se reconnait pas dans celui qu’il était, qui traduit une expérience en partie “inéprouvée”...


Martine Delvaux, Histoires de fantômes - Spectralité et témoignage dans les récits de femmes contemporaines, p.23, Les Presses de l’Université de Montréal, coll. Espace littéraire, 2006

voir / see:

Maurice Blanchot, L’instant de ma mort, Fata Morgana, Paris, 1994

Jacques Derrida, Demeure - Maurice Blanchot, Galilée, coll. Incises, Paris, 1998



& Franz Kafka, Orson Welles - Le procès / The trial




livre: de préférence la traduction de Georges-Arthur Goldschmidt
in French we will recommend the above translation

jepial @ generic & generic associés, "et l'amer laisse épars"












(veuillez clicquer sur l'image / please click on the picture)

generic associés: ondulation / ripple


“La douleur, perceptible dans tous les muscles et tendons, que, sans considérer le visage et les autres parties, l’on croirait presque sentir soi-même rien qu’en regardant l’abdomen douloureusement contracté, cette douleur, dis-je, ne s’exprime cependant pas avec violence ni sur le visage ni dans l’attitude. (.../...) La douleur du corps et la grandeur de l’âme s’équilibrent partout dans la figure.”


Winckelman, à propos du Laocoon,

cité par Jean-Marie Touratier in La belle déception du regard,

p. 63, Galilée, Paris, 2001



“Rapellons que ce groupe sculpté fut retrouvé en 1506 dans ce qui fut la Doma Aurea de Néron. On l’identifia comme la sculpture que décrit Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle (XXXVI, 37). Il représente la scène décrite par Virgile (Enéide, II, v. 199-224) où Laocoon, grand-prêtre de Neptune, est broyé, avec ses fils, par deux serpents sorits des eaux".


Idem supra, op. cit.


source iconographique:

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Laocoon


NB. translation available on request, please drop me a line


17/07/2009

generic, retour en ligne / back online




generic, 09.09.09 - rappel II / reminder II

generic, flux - république des livres

Les lecteurs de Proust ont-ils besoin de sortir accompagnés ?


Prenez un grand roman, disons A la recherche du temps perdu. Prenez chacune des évocations d’oeuvres d’art que vous y trouverez. Prenez le moteur de recherche du site du Louvre. Mettez les uns dans l’autre, remuez, faites revenir à feu doux et servez quand c’est prêt. Cela donne un beau plat qui a un drôle de goût. Au départ, une vraie idée d’éditeur ; à l’arrivée une fausse bonne idée. C’est Le Musée imaginaire de Marcel Proust (traduit de l’anglais par Pierre Saint-Jean, 350 pages, 32 euros, Thames and Hudson). On espère que ce n’est pas le début d’une collection et que nous ne sommes pas menacés d’un Balzac ou d’un Stendhal du même tonneau. Pourtant son auteur Eric Karpeles, peintre et auteur de textes sur l’esthétique, a cru bien faire. Constatant que la Recherche était profuse en références picturales, et imaginant sans peine que la mémoire visuelle, pour ne rien dire de la culture artistique, de ses contemporains avaient des limites, il a donc entrepris de mettre le portrait de Mehmet II par Gentile Bellini en face du passage où Proust dit que le jeune Bloch lui ressemble étrangement, un cardinal par Le Gréco en face d’une évocation de Charlus en “grand inquisiteur peint par Le Gréco”, le Déjeuner sur l’herbe de Manet en face d’une allusion métaphorique à un déjeuner sur l’herbe, la Procession de mariagede Giotto en regard d’une procession, et bien sûr l’évanouissement de Bergotte face au petit pan de mur jaune à la seule vue du Vermeer ! Il semble que l’on ait échappé de justesse à un lit de Caillebotte en face de “Longtemps, je me suis couché de bonne heure”…

Un extrait du roman sur la page verso, une reproduction de l’oeuvre censée lui correspondre sur la page recto, tous les tableaux du roman dans leur ordre d’apparition. C’est là une conception très anglaise, et assez américaine, qui consiste à toujours expliquer, rationaliser, dans un esprit positiviste, sinon pratique. D’ailleurs, il n’est pas anodin de relever que là-bas, le livre s’intitule Paintings in Proust. A visual companion to In Search of lost time. Un “companion”, c’est exactement cela, spécialité typique des librairies britanniques. Asseyez-vous, posez votre roman, on vous aider à le comprendre. C’est parfois utile pour les étudiants ou les chercheurs, pratique surtout. Le procédé est déjà lourd en soi ; il pèse sur la poésie-même des plus belles pages de ce roman par endroits si incroyablement léger alors qu’il a tout d’une brique. Le lecteur de la Recherche n’a pas besoin qu’un conservateur de musée lui prenne la main pour le guider. Autant obliger tout visiteur des Offices à porter et utiliser l’un de ces casques audio qui vous expliquent ce qui se passe ! Le fait est que ça parle beaucoup peinture chez Proust. Tableaux, dessins, gravures et sculptures sont partout dans la Recherche. Ils ont toutes sortes de fonction : ils reflètent, authentifient, métaphorisent… Mais le problème de ce Musée imaginaire de Marcel Proust est dans son principe même (passons sur le papier glacé et la typographie illisible).

On croirait le trousseau de clés d’un prétendu roman-à-clefs. Or un roman est fait pour laisser vivre l’imaginaire du lecteur. Tant mieux s’ils se trompe ou s’égare, là n’est pas la question ; à lui d’interpréter, de traduire les mots en sensations. Proust n’avait pas conçu sa cathédrale de papier comme un beau-livre illustré. Lorsqu’il écrit que la lumière se dégradait dans les escaliers d’un hôtel et convertissait leurs degrés “en cette ambre dorée, inconsistante et mystérieuse comme un crépuscule, où Rembrandt découpe tantôt l’appui d’une fenêtre ou la manivelle d’un puits”, a-t-on vraiment envie de retrouver sur la page en regard une reproduction du Philosophe en méditation (1632) ? Non, d’autant que ce pourrait être un autre tableau. Pareillement lorsque, à propos du baron de Charlus, l’écrivain évoque ”une harmonie noir et blanc de Whistler”, on a nullement envie d’être dirigé vers la reproduction de Arrangement en noir et or : le comte de Robert Montesquiou-Fezensac du même peintre. Car ces choix figent notre imaginaire et c’est le pire service que l’on puisse rendre tant au romancier qu’à ses lecteurs.

Nous qui avons vécu des années dans l’ignorance de la Vue de Delft tout en vibrant à l’émotion de Bergotte, pourquoi nous obligerait-on à mettre les points sur les i ? Rien n’est émouvant comme la découverte et la rencontre inopinées, un après-midi de printemps à la faveur d’un égarement dans un musée, entre ce que l’on avait lu et ce que l’on voit enfin par hasard. Avis aux “companions” les mieux intentionnés : nous sommes encore un certain nombre à ne pas prendre ombrage lorsque, relisant A la recherche du temps perdu avec une volupté inentamée, nous ignorons ce qu’est la noblesse d’une buire de Venise, ou le sens de “mazulipatan”… Qu’importe puisque Proust, comme ses personnages, étaient à la poursuite d’un rêve et que la puissance de la fiction étant ce qu’elle est, nul ne pourra l’objectiver. N’a-t-il pas écrit que l’essentiel est dans “cette lumière qui fait tout le jour la beauté des objets et le soir tout leur mystère, qui en se retirant d’eux modifie à tel point leur existence que nous sentons bien qu’elle en est le principe et qu’eux-mêmes semblent passer, dans ces minutes si inquiétantes et si belles, par toutes les affres de la mort” ?.. Et cette lumière, l’artiste qui l’a créée et nous l’a transmise après l’avoir rêvée n’était pas peintre mais écrivain.


http://passouline.blog.lemonde.fr/





Johannes Vermeer - Vue de Delft

(c.1659-1660)
Huile sur toile, 98,5 x 117,5 cm

La Haye, Mauristhuis


source: http://musee-imaginaire-virtuel.fr/meilleurdelapeinture.aspx



08/07/2009

generic flux, Joachim Lapotre @ Arles


"La Galerie Miniature s'expose à Arles avec le Collectif 44 (44 rue de la République) pendant la semaine d'ouverture des Rencontres internationales de la photographie, du 7 au 11 juillet de 18h à 22h. Venez nombreux! Il ya aussi une terrasse avec bar, moustiques et vue sur les toits arlésiens..."


generic, 09.09.09 - rappel I / reminder I

07/07/2009

jepial @ generic, "and so what"


















generic, "pause" 10x15

generic, flux - publications / books





















L’historien d’art Frédéric Rousseau a analysé l’image iconique de L’enfant juif de Varsovie ( 19.95 euros) en retraçant d’abord sa création dans l’album du Général Stroop et le discours nazi qui l’accompagne, mais surtout en analysant comment cette image est devenue mythique, chargée de récits plus grands qu’elle, l’insurrection du ghetto, les camps, vecteur d’un culte à la fois mémoriel et idéologique. Il s’interroge enfin sur sa réception et sa pertinence (pourquoi pas une petite fille ? demande-t-il), sur son rôle d’étalon victimaire, où lui ont succédé Mohammed Al Dourah ou Elián González : “à chacune de ses expositions, seule est ordonnée et autorisée la compassion… comme un renoncement à décrypter le monde en termes politiques. Ce primat de l’émotion sur la pensée ne mine-t-il pas les fondements mêmes des démocraties ?” écrit-il en conclusion. Un excellent livre d’histoire visuelle.

source & nos remerciements à l'excellent et subtil: Amateur d’Art par Lunettes Rouges, publié le 01.07.09





nb) veuillez cliquer sur les noms propres pour acceder aux liens

02/07/2009

generic, flux - france culture 02.07.09



emission "a plus d'un titre"


Jacques Munier s'entretient avec Anne Hénault et Jérôme Collin.


Professeur des Universités (sciences du langage) à l'IUFM de Paris, Anne Hénault est Directeur de recherche à l'Ecole doctorale de Paris IV. Elle dirige la collection Formes sémiotiques aux PUF.


Jean-Marie Floch

Lecture de la Trinité de Roublev

PUF, coll. Formes sémiotiques - 2009



Qu’est-ce que la sémiotique peut apporter à l’ensemble déjà imposant des lectures, des interprétations et des commentaires que, depuis le début du XVe siècle, l’Icône de la Trinité d’Andrei Roublev — une des œuvres les plus fameuses de l’art byzantin — a suscités ?

À cette question, Jean-Marie Floch (1947-2001) a tenté de répondre en s’attachant à ce « texte visuel » pendant près d’une vingtaine d’années, et en laissant de cette longue fréquentation un épais dossier de notes, de réflexions et d’analyses. Son objectif déclaré était de parvenir à embrasser, dans une perspective à la fois complète et structurée, les diverses lectures suscitées par cette icône, et ce, grâce à la solidité des outils de la sémiotique visuelle dont il était l’un des plus grands spécialistes.

Deux approches souvent négligées par les commentateurs se trouvaient ainsi mises en valeur. L’approche proprement plastique tout d’abord, dégagée de toute figurativité, et par laquelle — déjà — un sens fondamental se fait jour. L’approche énonciative ensuite, faisant du spectateur un « quatrième personnage », directement concerné par le mouvement plastique de l’œuvre, dont l’observation — la contemplation — est alors à envisager comme une « pratique ».

Ce travail, il fallait le publier. C’est l’objet de cet ouvrage, dans lequel Jérôme Collin, après avoir effectué une classification complète des documents disponibles, construit un parcours analytique ordonné, où sont déployées les différentes lectures (plastiques, figuratives, culturelles, iconiques) permettant, sur une base analytique rigoureuse, de voir progressivement émerger les modes de signification de cette icône.

On s’aperçoit alors, une fois le parcours effectué, que la masse de commentaires (esthétiques, théologiques, mystiques…), au lieu de s’éloigner de l’icône ou de l’étouffer, permet au contraire d’en cerner la richesse et la cohérence, et d’expliquer la fascination qu’elle exerce sur nombre de ceux qui la fréquentent.

Cette synthèse s’accompagne de la reconstitution des diverses interventions publiques données par Jean-Marie Floch sur le sujet, ainsi que d’une présentation détaillée du travail d’imprégnation culturelle qu’il avait mené pour affiner et autoriser sa propre lecture de l’image.


Textes présentés et annotés par Jérôme Collin. Propos liminaires par Anne Hénault.


podcast disponible: http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture/podcast/


ci-dessous: Andreï Roublev, L’Icône de la Trinité. Moscou, vers 1411


source:http://catholique-rouen.cef.fr/spip.php?article243



Related Posts with Thumbnails