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10/01/2010

generic, flux: Grégory Derenne 16.01.10_24.02.10 @ Galerie Bertrand Grimont













Grégory Derenne, "Plato", 2007, acrylique sur toile,146 x 114cm


PRÉSENTATION


"Grégory Derenne, en faisant de la ville la nuit son terrain d’élection, s’intéresse à des lieux généralement associés à une sociabilité artificielle et formatée, vitrines, cafés à la mode, plateaux de télévision, dont il capture l’atmosphère par la photographie, et qu’il peint ensuite à main levée sur des toiles de coton noir non préparées, pour que de la nuit surgisse la lumière. Il choisit de nous montrer ces lieux juste après, juste après la frénésie de la consommation, de la fête ou du spectacle, quand la solitude s’empare de ceux qui restent: la figure humaine vient alors mélancoliquement, comme dans les toiles d’Edward Hopper, donner de l’épaisseur à ce qui apparaît comme un pur décor.


Isabelle Ewig" source


"L'expression "image pensive" ne va pas de soi. Ce sont les individus que l'on qualifie à l'occasion de pensifs. Cet adjectif désigne un état singulier: celui est pensif est “plein de pensees”, mais cela ne va dire qu’il les pense. Dans la pensivité, l’acte de la pensée semble mordu par une certaine passivité. La chose se complique si l’on dit d’une image qu’elle est pensive. Une image n’est pas censée penser. Elle est censée être seulement objet de pensée. Une image pensive, c’est alors une image qui recèle de la pensée non pensée, une pensée qui n’est pas assignable à l’intention de celui qui la produit et qui fait effet sur celui qui la voit sans qu’il la lie à un objet déterminé. La pensivité designerait ainsi un etat indéterminé entre l’actif et le passif. .../... Parler d’image pensive .../... c’est parler d’une zone d’indétermination entre pensée et non-pensée, entre activité et passivité, mais aussi entre art et non art.”


Jacques Ranciere, Le Spectateur émancipé, p.115, La Fabrique editions, 2008, Paris


e.space generic apprécie cet interstitiel, ce ‘gap’ indécidable, qui au coeur des images questionne la posture du regardant, incite à l’hésitation, vers la possibilité de la co-présence, “quand la solitude s’empare de ceux qui restent”...


Grégory Derenne @ Galerie Bertrand Grimont, jusqu’au 24.02.


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voir / see: http://www.passiondulivre.com/livre-61301-le-spectateur-emancipe.htm

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