"L’héliotropisme est la faculté qu’ont certaines plantes à se contorsionner pour capter le soleil. Ainsi, la lumière impulse les toiles récentes d’Olivier Passieux ; elle s’y fait objet, acteur et architecte.
Situées au-delà de la dialectique abstraction/figuration, les peintures sont mises en espace par la lumière. Flashes, reflets, points, pulsations, halos… fuyant la littéralité naturaliste, elle intervient à chaque moment de peinture, module les couleurs et dicte la construction de la toile.
Lignes de force, faisceaux lumineux et interférences rythmiques structurent énergiquement les oeuvres. Cette sensation dynamique est parfois mise en tension par un contrepoint contemplatif ; un paysage. Passieux donne à voir des images suspendues dans l’instant, joue de la simultanéité des émotions, offre une vision rhizomatique du monde sensible.
La présence de la figure humaine est discrète ou énigmatique. Les personnages sont souvent de dos, flous, morcelés voir simplement suggérés. Ils tendent vers la dissolution, comme s’accommodant à l’éclatement du tableau. Ils figurent cette société virtuelle ; une conscience morcelée du Moi, devenu indéfinissable car protéiforme.
Le recadrage à l’arrière-plan de chaque toile suggère une mise en abyme de l’idée de peinture, la métaphore du tableau dans le tableau. Les doubles-fonds colorés, tels un décor de théâtre, sont mis en scène par la lumière, toujours. Mise en scène de la peinture pour elle-même, enfin. Car ce qui se joue ici, c’est bien une forme allégorique de représentation de la peinture : la peinture parlant d’elle-même.
Sensualité des transparences, jeux des écritures, exultation de la matière, explosion de la couleur : les toiles de Passieux exhalent la peinture, et jouent sans cesse des innombrables références à l’histoire de l’art. Ainsi il parle de son goût pour le psychédélisme, ses images intérieures, ces états vacillants entre tension dramatique et pensée contemplative : « C’est le côté halluciné, glorieux qui me plait. Cette envie de hurler sa vision lumineuse du monde. »
Lumière, couleur, vitalité, jouissance, pulsions. Les peintures d’Olivier Passieux sont l’image d’une vision intérieure diffractée ; un environnement explosé dans l’instant, une représentation contemporaine de notre monde de l’urgence."
« Faces à faces » : soirée d'art contemporain, à l'auditorium du Louvre
‘ni apparence, ni illusion'
Conversation entre Joseph Kosuth, artiste, New York et Rome, et Jean-Pierre Criqui, historien de l'art, Rédacteur en chef des Cahiers du musée national d'art moderne, Paris.
Avec ‘ni apparence ni illusion', l'artiste américain Joseph Kosuth, pionnier de l'art conceptuel, engage une relation inédite au site et à l'objet de son travail. L'oeuvre est installée parmi les dédales du Louvre médiéval : un espace de passage, de déambulation, invitant au dialogue. A cette occasion, l'artiste est invité à une conversation publique autour de son parcours artistique et théorique, depuis l'affirmation de sa réflexion singulière sur la perception et le langage, dans la mouvance conceptuelle des années 1960. Son interlocuteur est Jean-Pierre Criqui, auteur de nombreux ouvrages, expositions et essais sur l'art minimal, conceptuel et post-conceptuel.
Entrée libre
/ Wednesday March 31 at 8pm
"Faces à faces": Contemporary Art Evening
‘ni apparence, ni illusion' (Neither Appearance Nor Illusion)
A conversation between Joseph Kosuth, Artist, New York and Rome, and Jean-Pierre Criqui, Art Historian and Editor in Chief of the Cahiers du musée national d'art moderne, Paris.
With ‘ni apparence ni illusion', the American artist Joseph Kosuth, one of conceptual art's pioneers, initiates a novel relationship with the site and the object of his work. The piece of work is installed among the winding paths of the Medieval Louvre: a space to walk through, to wander through slowly, an encouragement to converse. At this juncture, the artist is invited to a public conversation around his artistic and theoretical career path, from the assertion of his unusual analysis of perception and language in the conceptual spatial dynamics of the 1960s. His discussion partner is Jean-Pierre Criqui, the author of numerous works, exhibitions and essays on Minimal, Conceptual and Post-conceptual Art.
Free entry
Autour de l'exposition
Joseph Kosuth
'ni apparence ni illusion'
Joseph Kosuth, artiste majeur de la scène contemporaine internationale, investit les espaces historiques du Louvre pour offrir au regard du visiteur une ?uvre dense et lumineuse.
Quinze phrases écrites par l'artiste, et réparties de façon minimaliste sur le parcours, évoquent les relations complexes entre l'histoire, l'archéologie et la sensibilité subjective du spectateur.
Joseph Kosuth, L'art contemporain au musée du Louvre
Jusqu'au 21 juin 2010
Aile Sully, Louvre médiéval
Informations pratiques:
Pour la soirée d'art contemporain « Faces à faces » :
Si vous souhaitez recevoir des informations sur les manifestations de l'auditorium envoyez un message à auditorium@louvre.fr
Pour l'exposition :
Lieu
Musée du Louvre
Les oeuvres sont exposées dans les fossés du Louvre médiéval, Aile Sully (remparts, du donjon et de la salle Saint-Louis).
Horaires
Tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi.
Nocturnes, mercredi et vendredi jusqu'à 22h.
Tarifs
Accès avec le billet d'entrée au musée : 9 euros ; 6 euros après 18h les mercredi et vendredi.
Gratuit pour les moins de 26 ans ressortissants de l'union européenne et le premier dimanche de chaque mois pour tous.
Accès libre pour les moins de 18 ans, les chômeurs, les adhérents des cartes Louvre jeunes, Louvre professionnels, Louvre enseignants, Louvre étudiants partenaires et Amis du Louvre."
Inside New York's Art World: Joseph Kosuth and Leo Castelli
"Interviewer: Barbaralee Diamonstein-Spielvogel Part of the Diamonstein-Spielvogel Video Archive in the Duke University Libraries, Diamonstein interviews Joseph Kosuth and Leo Castelli concerning Kosuth's work and career and the current art world"
“A short film made for the Transmedialities course at the University of Amsterdam in 2006, the assignment being to produce an adaptation in the broadest sense of the word.
This is based on some ideas and images from Entropy and The Crying Of Lot 49 by the author Thomas Pynchon and essentially deals with various permutations of the dichotomy between inside and outside / stillness and motion / isolation and inclusion / equilibrium and disruption thereof / etc., the mounting tension between those opposite poles of the spectrum and the subsequent diametrically opposed shifts taking place (one achieves complete stasis while the other moves towards acceptance via ecstatic exhilaration).
The soundtrack is a piece by Oren Ambarchi from his Triste album. Or more precisely, a remodel of said material by Tom Recchion.
While this practically nullifies any chance of providing an immersive visual expererience (as far as realistically possible considering the current viewing circumstances), it is encouraged to watch the film as it is on the page, since the pixelation is nearly unbearable in full screen modus.”
par / by Valery Poulet @ Transversales, blog partenaire generic.
“Le vol des espoirs
« Flying » toiles aux images en suspension dans l’espace blanc d’un cadre est une nouvelle proposition d’Ilya et Emila Kabakov au-delà d’un dispositif formel nous interrogent sur le dessous des images…
D’abord en première instance, ce qui marque ce sont les images que nous montrent Ilya et Emilia Kabakov, des images qui nous parlent d’un pays de cocagne, où tout ne semble que calme, abondance et bonheur…
Un choix de sujets, paysans, ouvriers dans leurs activités, visages réjouis, descriptions d’un monde radieux… Image d’un monde idyllique où enfin le monde serait parfait et dont il n’y aurait plus nul besoin de s’échapper, de s’envoler… Cet air de déjà-vu renvoie à une réalité autre…
Un certain vocabulaire esthétique précis qu’on a appelé le Réalisme socialiste définit comme suit lors du premier congrès des écrivains soviétique qui se tint à Moscou en Août 1934
" Une représentation véridique et historiquement concrète de la réalité dans son développement révolutionnaire. Il doit en particulier contribuer à la transformation idéologique de l'éducation des travailleurs dans l'esprit du socialisme ".
Cette définition de ce que devait être l’art socialiste eut les conséquences que l’on connaît ; d’abord d’accuser les avant-gardes notamment russes de formalismes petit-bourgeois, d’assujettir l’art à des fins politiques, à l’instrumentaliser. Le résultat fut de déployer une production artistique lénifiante, figée dans des canons édicté par le régime totalitaire que fut l’URSS de Staline...
Ilya et Emilia Kababov s’approprient donc cette imagerie. Détail d’importance, Ilya kabakov, jeune, fut forgé dans ce moule idéologique et fut artiste d’état en URSS de nombreuses années…
Mais revenons aux toiles de cette série,
Ces images flottent donc, mais pas seulement. Certaines de celles-ci sont tronquées, sortent du cadre, d’autres se superposent, où alors sont déformées, mises à l’envers. Les Kabakov nous placent d’emblée dans un conflit de regard. D’abord ce morcellement, ce glissement hors du cadre pour certaines, ces superpositions et ces anamorphoses…
« Flying »
Notre position de regardeur nous oblige à tenter de deviner ce qui disparaît, ce qui est masqué, à nous casser le coup pour redresser ces anamorphoses ou bien voir l'endroit de ces images.
Un rapport certain avec le cinéma intervient aussi dans cette série. Ce glissement, ces parties masquées peuvent s’assimiler à un hors-champ, ou alors à un changement de plan ou encore un fondu. Le fond blanc de la toile devenant l’écran sur lequel vont et viennent les images…
Par ces grandes surfaces blanches, ils poussent plus loin encore le procédé déjà utilisé dans la série « Under the snow »
« under the snow »
« Under the snow » restait encore des toiles « réalistes » dans le sens où les images apparaissaient derrière la neige, élément de la nature. Dans « Flying », il y a confrontation du réalisme à l’abstraction. Ces images flottantes peuvent être regardées comme jouant de formes géométriques, peuvent se lire comme des tableaux constructivistes. Ces toiles se réfèrent directement à Malevitch.
"Réalisme pictural d'un garçon au sac à dos" Malevitch
Malevitch, les Constructivistes, les Futuristes, les Suprématistes, Vertov et le Kino-pravda qui projetèrent tous leurs espoirs de transformer, l’art, le monde, la vie, à travers la révolution de 1917…
Les Kabakov nous réassignent au destin de cette avant-garde. Avant-garde qu’ils méconnurent car elle fut bannie du système d’éducation artistique en URSS…
Ils nous confrontent donc à une partie de l’histoire de l’art russe mais aussi aux grands espoirs révolutionnaires et aux terribles désillusions qui s'ensuivirent.
« Flying »
Par le choix de cette revisite des poncifs, chromos du Réalisme socialiste en peinture, les Kabakov posent aussi la question actuelle du statut de l’image…
Ces images des toiles qui semblent entrer, sortir du champ de cet écran qu'est le fond blanc de la toile, ces images qui masquent ou en recouvrent d’autres comme pour les congédier...
Ne serait-ce pas le flux interchangeable des images qui défilent sur nos écrans…
Déformations, anamorphoses…
Attention, une image peut en cacher une autre, semblent nous dire Ilya et Emilia Kabakov…"
“Kabakov 50 installationen 2’ (extract of 13’)” / 2000
“ The fly motif is so important that it remained in Ilya Kabakov's work until after he moved to the West. The 1992 installation in Cologne, Life of Flies, consists of several halls in which the economy, politics, culture, and an entire civilization, specifically the Soviet Union, are associated with flies. The civilization has an atmosphere so boring that flies die from it. Throughout Kabakovs oeuvre the flies represent two seemingly different themes: human lives and garbage.”
@ Culture.fr, @ Maison des cinq sens “La Maison aux personnages de Ilya et Emilia Kabakov” Bordeaux (2009), @ Silences (Marin Karmitz), “Labyrinth - My Mother’s Album”, vidéo, ...
“La galerie Bertrand Grimont est heureuse de vous présenter l’exposition de Aï Kitahara qui s’ouvrira le 27 mars 2010.
Pensées dans un souci de continuité, deux expositions au Frac Centre et au CHD Daumézon viendront prolonger cette exposition.
Aï Kitahara s’intéresse aux objets du quotidien. Elle interroge le fonctionnement qu’ils supposent et le sens qu’ils sous-tendent en tant que signes. Explorant leurs propriétés intrinsèques, elle crée des ready-made modifiés, comme autant d’objets détournés de leur usage habituel.
"poignée", & vue d'expo (Nous ne vieillirons pas ensemble - Label Hypothèse, 2009) @ Galerie Bertrand Grimont
« Poignée » par exemple, une simple poignée de porte fixée à la cimaise, est activée par un moteur dissimulé. La pièce tourne sur elle-même indéfiniment, immuablement. Œuvre minimale s’il en est, d’une simplicité absolue, la sculpture ouvre pourtant une porte immatérielle vers notre intérieur par un jeu de réflexion.
Les objets que crée Aï Kitahara activent l’imaginaire par leur familiarité déréglée, ouvrant vers une infinité de possibles. L’artiste déconstruit pour reconstruire. Chaque dessin produit participe d’ailleurs de ce travail in progress, existant à la fois comme pièce autonome et partie incommutable de la sculpture.
Travaillant le plus souvent à partir d’un territoire, d’un « étant-donné » pour emprunter l’expression de Paul Ardenne, Aï Kitahara explore les notions de limites sous toutes leurs formes. Elle développe une recherche rhizomique autour de la frontière, celle-ci protégeant autant qu’elle emprisonne. L’entre-deux est au cœur de son travail. Des œuvres telles « Démolir-Reconstruire », aux croisements de la sculpture, de l’architecture et du design, jouent sur des équilibres précaires qui mettent en tension la stabilité des éléments et leur troublante fragilité.