"Les oeuvres réunies dans "Continuous Movement of Ideas" s'inscrivent dans le retour d'une esthétique influencée par le mouvement de l'art abstrait. Abstraction géométrique, constructivisme et art concret sont ici convoqués pour être réinterprétés et devenir les points de départ d'une investigation vers de nouveaux contenus. Si les oeuvres sélectionnés possèdent des fortes similarités formelles - répétition et altération des formes géométriques - celles-ci n'incarnent en aucun cas le retour de l'art abstrait, ni même une interprétation postmoderne des mouvements de l'abstraction.
L'exploration géométrique, en tant que lien formel entre les oeuvres, devient pour cette exposition une excuse permettant une rencontre improbable entre différents artistes qui développent des recherches diamétralement opposées."
Guillaume Breton
"Continuous Movement of Ideas"
sous le commissariat de Guillaume Breton
Luke Dowd (USA), Steve Green (GB), Alexander Heim (GB), Philomene Pirecki (GB), Florian Roithmayr (All)
Ouvert du : mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rdv
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“... Pourquoi quelque chose serait-il plié?
Au niveau de l'intuition sensible non philosophique, je dis un chose toute simple: je ne sais pas si les choses sont pliées? Leibniz nous dit oui, l'univers est affecté d'une courbure, mais pourquoi? Ça sert à quoi être plié? Ça sert à quoi être replié. Si les choses sont pliées c'est pour être mises dedans. Voilà au moins une réponse. Les choses ne sont pliées que pour être enveloppées. Les choses sont pliées pour être incluses, pour être mises dedans. C'est très curieux ça. Le pli renvoie à l'enveloppe. Le pli c'est ce que vous mettez dans une enveloppe, en d'autres termes: l'enveloppe est la raison du pli. Vous ne plieriez pas si ce n'était pas pour mettre dans une enveloppe. L'enveloppe est la cause finale du pli. ...”
in “DELEUZE / LEIBNIZ, Cours Vincennes - St Denis : le pli, récapitulation - 16/12/1986”
"… À mon sens, penser la résistance du sujet, cette résistance à sa dispersion, peut se faire avec le nomadisme, sans retour du « chef » que représente le Sujet auto-centré. On peut penser l’équivalent d’une « subjectivité » dans la diffraction et sans postuler de noyau du soi. Je dois pouvoir être moi par dissipation de moi. …"
in “François-David Sebbah, L’épreuve de la limite. Derrida, Henry, Levinas et la phénoménologie”, Paris, PUF, 2001, « La bibliothèque du Collège international de philosophie »
“ Avec 99% Water, Jennifer Lund nous invite à plonger dans un bassin révélateur pour créer une liaison hydrogène. Elle explore le rôle essentiel de l’eau dans un style onirique qui rapproche l’écriture photographique de celle de la peinture.
A travers cette exposition, la Galerie Riff Art Projects nous immerge dans une «aqua-sphère» où l’eau prend vie en gouttes, en splashes, en nappes libres, puis devient molécule imaginaire pour métamorphoser les corps féminins et masculins.”
“the human body merges and melts in this statement on the importance of water, the most precious element. a subject of prime importance to me taken my south african origins.”
Water, clouds, and reflections were used by him for its surreal beauty and photogenic value, as well as its symbolism, such as waves or the form of brooks or running water.[22]
Bells and candles are also frequent symbols. These are symbols of film, sight and sound, and Tarkovsky's film frequently has themes of self reflection.”
“Tarkovsky's films are characterised by Christian and metaphysical themes, extremely long takes, and memorable images of exceptional beauty. Recurring motifs are dreams, memory, childhood, running water accompanied by fire, rain indoors, reflections, levitation, and characters re-appearing in the foreground of long panning movements of the camera.”
“The Mirror draws heavily on Tarkovsky's own childhood. Childhood memories such as the evacuation from Moscow to the countryside during the war, the withdrawn father and his own mother, who worked as a proofreader in a printing press feature prominently in the film.”
“... Que se passe-t-il quand un sujet observe une répétition ? Dans une philosophie de la représentation (par exemple Descartes ou Kant), le sujet semble rester à l’extérieur de la répétition et se contenter d’enregistrer passivement une succession de faits ou de cas. Mais enregistre-t-il des faits ou enregistre-t-il une succession de faits ? Ni l’un, ni l’autre. En réalité, il crée une synthèse nouvelle qui ne se trouve pas dans les faits eux-mêmes, à savoir la synthèse de la répétition elle-même. Si cette synthèse est un objet nouveau, il n’y a pas à proprement parler une représentation de la répétition, mais une modification de l’esprit du sujet C’est ce que Deleuze appelle « une différence dans l’âme contemplative ». La répétition a pour effet une modification de l’âme qui la contemple. Cette âme n’est pas représentante, mais contractante. Elle n’est pas un lieu qui re-présente l’objet externe, mais ce qui contracte la série des observations en une notion nouvelle, la répétition. Par un renversement ontologique inspiré de Bergson, Deleuze fait alors de la différence dans le sujet la condition même de la répétition. Plus précisément, il distingue deux répétitions : la répétition matérielle et la répétition spirituelle, celle-ci étant la condition de la précédente : Des éléments identiques ne se répètent que sous la condition d'une indépendance des « cas », d'une discontinuité des « fois » qui fait que l'un n'apparaît pas sans que l'autre ait disparu : la répétition dans la représentation est bien forcée de se défaire en même temps qu'elle se fait. Ou plutôt elle ne se fait pas du tout. Elle ne peut pas se faire en elle-même, dans ces conditions. C'est pourquoi, afin de représenter la répétition, il faut installer ça et là des âmes contemplatives, des moi passifs, des synthèses sub-représentatives, des habitus capables de contracter les cas ou les éléments les uns dans les autres, pour les restituer ensuite dans un espace ou un temps de conservation propres à la représentation même. Or, les conséquences en sont très importantes : cette contraction étant une différence, c'est-à-dire une modification de l'âme contemplative, et même la modification de cette âme, la seule modification qui soit la sienne après laquelle elle meurt, il apparaît que la répétition la plus matérielle ne se fait que par et dans une différence qui lui est soutirée par contraction, par et dans une âme qui soutire une différence à la répétition. La répétition est donc représentée, mais sous la condition d'une âme d'une tout autre nature, contemplante et contractante, mais non représentante et non représentée. La matière est en effet peuplée, revêtue de telles âmes, qui lui donnent une épaisseur sans laquelle elle ne présenterait, en surface, aucune répétition nue. Et ne croyons pas que la contraction soit extérieure à ce qu'elle contracte, ou cette différence extérieure à la répétition : elle en est partie intégrante, elle en est la partie constituante, elle est la profondeur sans laquelle rien ne se répéterait à la surface.
(G. Deleuze, Différence et répétition, Paris, P.U.F., 1972, p.366)"