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23/11/2009

generic, flux: "Harvest” de / by Olle Cornéer & Martin Lübcke / Albert Camus, Antonio Tabucchi















Harvest” de / by Olle Cornéer & Martin Lübcke, 2009


"The vinyl is dead. Good. Now listen to the beautiful noise of the earth.


Harvest (2009) for terrafon, traditional music ensemble and cropland.

Video: 3'55" (looped).


In this performance Alunda Church Choir, conducted by Cantor Jan Hällgren, plays the soil of northern Uppland (in Sweden). Harvest by Alunda Kyrkokör was exhibited at the Volt Festival in Uppsala the 6th of June 2009. Terrafon is large agricultural version of the horn gramophone, amplifying the sounds in the track it ploughs.


There is more to come. There are still many croplands still untouched by terrafon. The only thing needed is a powerful local musical ensemble that can sweat it out. This is indeed a demanding piece.


The idea is to record new performances - with new ensembles and local cropland - when we show the piece in the future.


By myself (Olle Cornéer) and Martin Lübcke."


source


Harvest by Alunda Kyrkokör (2009) from Olle Corneer on Vimeo.


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une autorité élue appelle Albert Camus au Panthéon, le storytelling tourne à plein régime, avec les scories habituelles (convention de la comédie romantique anglophone “will they, won’t they” - ‘le feront-ils ou pas’), les actes manqués (on a encore oublié Mme Freud / Mr Camus) et prises de position contrastées, qui le plus souvent ignorent les complexités de la pensée d’un homme qui n’a hérité de rien, qui a refusé de trancher entre “la bonne” et “la mauvaise” violence, qui préféra la “révolte” singulière à la révolution césariste...


Camus a l’insigne privilège de la “quiétude des pierres” dans ce tournoi d’oracles et de “convictions”, depuis le 4 janvier 1960 il ne répond donc pas aux injonctions, et pour (la bonne) cause.


ce qui n’est pas le cas d’Antonio Tabucchi, bien vivant, parlant, ecrivant, pour une question:


“On va dire : il l’a bien cherché ! On ajoutera même : pas de quoi en faire un martyr ! .../... Est-ce une raison pour se taire quand la liberté d’expression d’Antonio Tabucchi est menacée ?


Certainement pas. Tout simplement parce que son affaire ne le concerne pas exclusivement, et quand bien même, cela suffirait à nous mobiliser. Petit rappel des faits : Tabucchi, l’un de ces rares intellectuels italiens qui ne lâchent pas Berlusconi et les siens, a publié le 20 mai 2008 dans L’Unita un article intitulé “I fatti e i veleni”, une réflexion sur les limites du journalisme, sur ce qu’on peut encore dire et sur ce qu’on doit taire. Au détour d’un paragraphe, il évoquait la personne de Renato Schifani, président du Sénat, en se demandant s’il ne conviendrait pas de vérifier “s’il n’avait pas fréquenté autrefois en Sicile des personnages douteux condamnés pour leur appartenance avec la mafia”, tout en précisant que celui-ci avait été néanmoins blanchi de ce soupçon. Un certain temps a passé avant que le sénateur en chef intente une action en justice contre l’écrivain, mais pas contre le journal qui l’a publié, afin de lui faire cracher 1,3 millions d’euros en dommages et intérêts pour diffamation. Gallimard a aussitôt lancé une pétition en sa faveur, signée par des dizaines d’écrivains et d’intellectuels. J’ai donc profité de la présence d’un de ses amis aux Rencontres méditerranéennes de Marseille ce week-end pour en savoir un peu plus. Andrea Bajani, né à Rome et vivant à Turin, est un romancier d’une trentaine d’années, auteur de Très cordialement (2005) et Si tu retiens les fautes (2009). Il juge “incroyable” qu’il ait fallu attendre une initiative française pour que l’intelligentsia italienne se bouge enfin :


Tabucchi est coupable d’avoir osé poser une question. Mais n’est-ce pas le rôle d’un intellectuel précisément d’interroger, d’interpeller, voire de harceler ? Cette question, l’Unita l’avait déjà posée, mais un journal est une puissance alors qu’un écrivain… Le but du pouvoir, c’est de faire peur. D’intimider. D’isoler. Là, ça a failli marcher. En Italie, ce qui triomphe désormais avec l’arrogance au pouvoir, c’est le chacun pour soi. Chacun ne songe qu’à se défendre tout seul. Berlusconi n’a pas seulement libéré le langage, permettant aux Italiens d’ironiser sur la couleur de la peau des Africains dans la rue puisque lui-même l’a fait en traitant Obama de “bronzé”. Il a libéré les mauvais instincts de son peuple. Ce faisant, il a rendu la société à sa violence et tué le sens collectif. La perversion majeure est d’isoler les individus en leur faisant rompre leurs liens de solidarité. Ce procès à venir est à la fois une menace, une manoeuvre d’intimidation et une démonstration de force“.


(nos emphases)



integralité du billet de Pierre Assouline, La question de trop d’Antonio Tabucchi, du 22.11.09, in La République des Livres, ici.



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source image & bon article


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“L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes. Aucun art ne peut refuser absolument le réel. La Gorgone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature. Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours. Même la géométrie pure où aboutit parfois la peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et ses rapports de perspective. Le vrai formalisme est silence. De même, le réalisme ne peut se passer d'un minimum d'interprétation et d'arbitraire. La meilleure des photographies trahit déjà le réel, elle naît d'un choix et donne une limite à ce qui n'en a pas. L'artiste réaliste et l'artiste formel cherchent l'unité où elle n'est pas, dans le réel à l'état brut, ou dans la création imaginaire qui croit expulser toute réalité. Au contraire, l'unité en art surgit au terme de la transformation que l'artiste impose au réel. Elle ne peut se passer ni de l'une ni de l'autre. Cette correction, que l'artiste opère par son langage et par une redistribution d'éléments puisés dans le réel, s'appelle le style et donne à l'univers recréé son unité et ses limites.”


Albert Camus, L’Homme révolté, texte proposé aux lycéens.


source , image



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