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11/10/2009

jepial @ generic, géopoétique - psychogéographie





























une délocalisation géopoétique - psychogéographique de jepial est une étape à la fois préparatoire et une première mise en œuvre du programme de sa résidence generic 2009-10, vers la notion d’espace comme “espacement”.


lors d’une session récente nous avons abordé, entre autres, les notions benjaminiennes d’”intensification des formes”, d’”engendrement”, de “fragment comme système”, il apparaît que le passage du dire au faire est aussi une question de... passage(s).


comme celui-ci:


".. à Port-bou en Espagne pour (...) l'œuvre commémorative de Dani Karavan "Passages" réalisée entre 1990 et 1994. Cette sculpture monumentale rendant hommage au célèbre philosophe et écrivain Walter Benjamin est située dans un cadre grandiose face à la mer, tout près du cimentière où repose Walter Benjamin.


Fuyant les nazis et le régime de Vichy, la vie de Walter Benjamin s’est achevée tragiquement à Port-bou, petite ville catalane proche de la frontière française. Walter Benjamin mettra fin à ses jours dans des circonstances encore controversées. Son premier séjour dans cette petite ville sera le dernier. Port-bou est une ville récente et sans passé. Son existence débuta avec la construction d’une gare, ultime arrêt avant la frontière française.


Aujourd’hui les activités ferroviaires sont sur le déclin et la petite ville mise sur d’autres ressources locales pour préserver son avenir. Le monument de Dani Karavan en hommage à l’illustre et éphémère visiteur qu’était Walter Benjamin joue à ce niveau un rôle important.


Le programme limitatif Arts Plastiques du baccalauréat concernera pendant 3 ans "La sculpture commémorative dans l’espace public au XXème siècle" et l’œuvre « Passage » de Dani Karavan fait partie des exemples contemporains les plus spectaculaires tant pour son intégration à l’environnement que pour sa relation avec le visiteur ou bien encore sa dimension poétique et idéologique.


« Passage » est caractéristique des sculptures commémoratives contemporaines qui se visitent en offrant au public une réelle expérience sensorielle et émotionnelle. Pour un élève d’arts plastiques dont la grande thématique des programmes tourne autour du corps, ce genre d’œuvre peut constituer une base de travail riche en ressources et perspectives. Il n’est pas rare d’ailleurs de voir régulièrement des étudiants et lycéens travailler « in situ » autour et dans l’œuvre de Karavan : croquis , vidéo, photo, etc…


Les différentes parties de l'oeuvre :


3 parties constituent l'oeuvre commémorative : le tunnel, la plateforme et l'escalier. Situées autour du cimétière où repose Walter Benjamin, ces parties sont principalement réalisées en acier. Seule la partie du tunnel comprend un mur de pierres à une extrémité et proche de l'autre extremité se trouve une paroie de verre avec une citation gravée en 4 langues de Walter Benjamin (Catalan, Espagnol, Allemand et Anglais) : "Honorer la mémoire des anonymes est une tâche plus ardue qu'honorer celles des gens célèbres. L'idée de construction historique se consacre à cette mémoire des anonymes"


Les intentions de Dani Karavan:


L'artiste a exprimé à plusieurs reprises sa démarche et ses intentions artistiques. Voici quelques extraits significatifs :


" Quant à Walter Benjamin, le lieu ne m'était pas donné, on m'a demandé un monument à Port-Bou en hommage à Walter Benjamin, je préfère dire un hommage. J'ai cherché le meilleur endroit, j'étais vraiment hésitant. Et puis, j'ai pensé qu'il devait être près du cimetière. Walter Benjamin n'était certes pas venu à Port-Bou pour cela, pour y être enterré. Mais le fait est qu'il y fut enterré, sans l'avoir voulu. J'ai regardé autour de moi, la deuxième fois où je suis venu, j'ai vu ce tourbillon au pied de la falaise, j'ai pensé : c'est vraiment l'histoire de cet homme. Ce tourbillon a été le premier point de mon projet. Puis je me suis demandé comment y amener les gens. Un corridor, un escalier dans la falaise, n'est pas en soi un objet d'art. Il est là simplement pour amener les gens jusqu'à la mer voir le tourbillon. Ainsi, j'avais un point, et j'en cherchais un autre. Je me suis dit : si ce phénomène existe, la nature peut me proposer d'autres éléments. Alors, est venu l'olivier, qui représente la lutte pour la vie contre les rochers, les pierres, le vent salé et violent : voilà le deuxième point. Puis j'ai trouvé le troisième, avec la haie, obstacle entre la vue et la mer, l'horizon, la liberté, et de l'autre côté, simplement, le bruit des trains qui s'en vont. Ce fut le troisième point. On redescend, et l'on revient au point de départ ; cela devient une sorte d'anneau, mais c'est aussi le chemin qui m'a conduit à la découverte de choses qui sont venues d'elles-mêmes, au fur et à mesure que je concevais mon travail. Quand vous remontez de la mer, du tunnel vous ne voyez que le ciel. Vous arrivez à la lumière et vous ne pouvez avancer, parce qu'il y a un mur de pierre. Vous arrivez à la lumière, à l'espoir, et de nouveau, vous êtes bloqués. Vous ne pouvez passer, vous ne pouvez que tourner en rond, et grimper avec difficulté dans la falaise, dans les rochers. J'ai demandé qu'on laisse les choses ainsi, qu'on ne prévoie pas de chemin aménagé. Je voulais que les gens ressentent physiquement la difficulté de ce cheminement. Vous montez à l'olivier, puis vous arrivez à la plateforme, au grillage, enfin à l'endroit où il fut enterré".


(nos emphases)


(Texte publié sur Alliage 45-46)” voir article ici

source, y compris illustration de début de post
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