post avec un angle surtout vermeerien, Rembrandt suivra...
À la Pinacothèque de Paris, du 07 octobre 2009 au 07 février 2010
“Pour sa troisième saison, la Pinacothèque de Paris s’associe avec le Rijksmuseum d’Amsterdam pour présenter l’une des périodes les plus intéressantes de l’histoire de l’art : le XVIIe siècle hollandais.
L’exposition présente un ensemble exceptionnel de plus de cent trente pièces dont une soixantaine de tableaux, une trentaine d’œuvres graphiques (dessins et aquarelles), une dizaine de gravures ainsi qu’une dizaine d’objets pour illustrer de manière très représentative la période (tapisseries, faïences, miniatures en bois, argenterie et verrerie).
Une génération d’une richesse sans précédent dans l’histoire des arts vit le jour, que l’on retrouvera seulement à Paris à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Des peintres acquirent eux aussi une spécialité dans un domaine très précis: la nature morte ou la vanité avec Willem Claesz Heda et Pieter Claesz; le paysage avec Jan van Goyen, Jacob van Ruysdael ou encore Meindert Hobbema. Jan Steen ou Adriaen van Ostade illustrent la satire villageoise tandis que Gerard ter Borch et Pieter de Hooch s’adonnent à la comédie de mœurs et aux scènes de genre dont font partie les fêtes paysannes. Emanuel de Witte et Pieter Jansz Saenredam se spécialisèrent dans la peinture de monuments, Thomas de Keyser et Frans Hals devinrent les spécialistes du portrait et Paulus Potter celui des animaux.
Doivent être mises à part des individualités comme Vermeer ou Rembrandt qui finalement ne sont pas très représentatifs de cette époque. Ils en sont pourtant devenus les symboles. À la différence des autres artistes, ils s’intéressèrent à plusieurs genres et refusèrent toute spécialisation. Ils demeurèrent l’un et l’autre des modèles absolus, hors du temps et de toute époque, considérés depuis quatre siècles comme les peintres majeurs de l’histoire de l’art.
Cette exposition souhaite avant tout mettre en valeur le rôle singulier de Rembrandt: artiste le plus influent de cette époque. Rembrandt eut une notoriété qui lui conféra un statut très particulier et en fit le modèle de cette période par sa tolérance, sa modernité, son réalisme poétique et sa puissance émotionnelle traduite principalement par son usage de la lumière. Maître du clair-obscur, Rembrandt apporte à ses modèles, simples portraits ou scènes religieuses, une dimension, une densité, une beauté humaine inégalée qui font de lui le précurseur de la modernité, un analyste de l’âme et des consciences avec trois siècles d’avance sur ses contemporains.
© Image Department Rijksmuseum, Amsterdam, 2009", source: www.pinacotheque.com
L'Âge d'Or hollandais de Rembrandt à Vermeer. Bande-Annonce
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"Le DVD offre un parcours dans l'exposition avec 45 œuvres commentées, permettant de découvrir dans le détail, les techniques, les symboles et le discours de ces génies qui ont peint leur époque et furent fréquemment précurseurs d'une pensée artistique qui aujourd'hui nous apporte cette liberté dans le regard.
Monté en HD, ce DVD a été l'objet de soins particuliers pour le respect des couleurs et des matières.
Extraits:"
L'Âge d'Or hollandais. De Rembrandt à Vermeer. Le DVD
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Les trésors d'Amsterdam,
Fanny Mahieux (Figaroscope.fr)
“Jusqu'au 7 février 2010, la Pinacothèque de Paris s’associe avec le Rijksmuseum d’Amsterdam pour présenter l’une des périodes les plus intéressantes de l’histoire de l’art : le XVIIe siècle hollandais. Symbolisée par les oeuvres de Vermeer et Rembrandt, cette exposition propose de revivre l'ascension artisque d'un genre, aujourd'hui mondialement reconnu.”
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“La Lettre d'amour” de Vermeer décryptée
Aurélia Vertaldi (lefigaro.fr), avec l'aimable collaboration de Marc Restellini
La Lettre d'amour de Johannes Vermeer, crédit photo : Amsterdam Rijksmuseum (détail)
La Lettre d'amour, Peinture de genre, huile sur toile, signé,
44 x 38,5cm
1669-1670 (ca.), Rijksmuseum, Amsterdam
“Lefigaro.fr détaille pour vous cette œuvre, présentée à l'exposition «L'âge d'or hollandais de Rembrandt à Vermeer», à la Pinacothèque de Paris.
La Pinacothèque de Paris s'associe avec le Rijksmuseum d'Amsterdam pour présenter, jusqu'au 7 février, l'exposition «L'âge d'or hollandais de Rembrandt à Vermeer». Parmi les nombreux peintres de cet âge d'or de la peinture, au XVIIe siècle, Rembrandt et Vermeer ont joué un rôle essentiel. Lefigaro.fr s'est particulièrement intéressé à l'unique chef d'œuvre exposé de Vermeer, La Lettre d'amour.
La plupart des toiles de Johannes Vermeer représentent, comme celle-ci, des scènes d'intérieurs, plus communément appelées scènes de genre. Avec ses contemporains, l'artiste partage cette façon de scruter l'intimité, le quotidien le plus banal, pour lui rendre toute sa noblesse et sa grandeur, l'ériger au rang de sacré. Les peintres hollandais du 17e siècle, s'efforcèrent de montrer leurs pays et leurs habitants avec un souci naturaliste inconnu jusque-là. La méticulosité exceptionnelle des œuvres de cette époque demandait une technique raffinée et complexe, d'une précision presque scientifique. Vermeer n'échappa pas à cette tendance, n'hésitant pas à utiliser des instruments d'optique tel un physicien. Il devînt le maître de la lumière et de la perspective.
Avec La Lettre d'amour, réalisée en 1669, nous sommes dans les dernières années de la vie de Vermeer (mort en 1675). Elle réunit la plupart des motifs utilisés dans l'ensemble de son parcours artistique.
En collaboration avec Marc Restellini, historien de l'art et directeur de la Pinacothèque de Paris, lefigaro.fr apporte un éclairage sur cette oeuvre à part.”
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La peinture hollandaise en état de grâce,
Éric Biétry-Rivierre
La Pinacothèque de Paris réunit une sélection représentative du fonds du Rijksmuseum d'Amsterdam.
"Belle performance de Marc Restellini. Le directeur de la Pinacothèque de Paris a signé un accord avec le Rijksmuseum d'Amsterdam, aux trois quarts fermé pour travaux jusqu'en 2013, pour une sélection de prêts très représentative du siècle d'or hollandais. «Nous exposons toujours chez nous nos quatre cents plus grands chefs-d'œuvre, rappelle Ruud Priem, commissaire du Rijksmuseum. Mais c'est la première fois depuis 2003, date du début du chantier de désamiantage, que l'on peut avoir ailleurs une idée nette du million de pièces se trouvant dans nos réserves.»
Au XVIIe siècle dans la république des Provinces-Unies, l'essor commercial et la tolérance de pensée se conjuguaient pour faire fleurir les arts comme autant de précieuses tulipes. «Des historiens ont calculé que plus de six millions de toiles avaient pu être peintes à cette époque, résume Ruud Priem. Chaque maison se devait d'en couvrir ses salons. Il y en avait jusque dans l'atelier du tailleur, comme le montre dans l'exposition une œuvre de Brekelenkam. Remarquez aussi les tableaux dans le décor de cette Mère épouillant son enfant, de Pieter de Hooch, ou dans la célèbre Lettre d'amour de Vermeer, également prêtée.» Que de mises en abyme, en effet !
Rêveuse et mystérieuse
Vermeer est donc là, évoqué par ce seul mais inépuisable chef-d'œuvre. Sa lettre, Gerard ter Borch semble l'avoir ouverte. Dans sa toile accrochée non loin, il l'a fait lire à sa sœur, habillée en paysanne. Celle-ci se tourne, rêveuse, elle aussi mystérieuse, dans la pénombre de l'arrière-plan. Plus loin, Rembrandt se fait moins rare mais pareillement précieux. Voici son renversant clair-obscur du Reniement de saint Pierre et son auguste et mélancolique Oriental. Un des plus beaux turbans jamais peints.
Sur une autre cimaise est accroché le portrait de son fils Titus qui ne fut jamais franciscain mais qui apparaît vêtu d'une robe de bure. Prétexte à une époustouflante variation marron et à un effet si mélancolique qu'il en devient visionnaire : Titus mourra un an avant son père. On regrette de ne pouvoir admirer plus de ces maîtres, même si pour Rembrandt plusieurs œuvres d'atelier et d'élèves compensent.
Au demeurant, ni l'un ni l'autre ne sont vraiment représentatifs de leur temps. L'âge d'or hollandais ne se caractérise pas par le seul portrait, la seule scène biblique ou d'intimité profane. De Delft à Haarlem, la profusion des genres est telle que les artistes choisissent souvent de se spécialiser pour mieux cibler la clientèle. Willem Claesz Heda, Willem Kalf, Jan Van Huysum et Peter Claesz se concentrent sur la nature morte ou la ?vanité. Il faut avoir le nez sur l'improbable bouquet attribué à Jan de Heem ou sur ceux de son suiveur, Abraham Mignon, pour remarquer une araignée pendue à son fil. Ou bien le reflet d'une fenêtre dans un vase. On y distingue des nuages. Pour un peu on en déduirait la météo…Un Jan Van Goyen ou un Meindert Hobbema vendent surtout des paysages. Parfois ils les nimbent d'une lumière dorée, italianisante, alors qu'on voit des polders ou des canaux.
Parfois encore, un paysage devient un leitmotiv, comme chez Jacob Van Ruysdael avec son château de Benheim dont l'ombrage grandiose ravissait les préromantiques. De leur côté, un Adrian Van Ostade fait rire par ses satires villageoises tandis qu'un Jan Steen ose peindre une jeunesse ôtant ses bas (elle a encore leur marque à mi-mollet) et qu'un Pieter Codde multiplie les allusions grivoises dans ses retours de chasse. À l'inverse, un Emanuel de Witte ou un Pieter Jansz Saenredam magnifient l'austère grandeur des monuments dans des géométries dont un futur compatriote, Mondrian, saura tirer toute la substance. Le précieux Dirck Santvoort et, dans un style beaucoup plus enlevé, Frans Hals sont avant tout des portraitistes, Willem Van de Velde s'impose comme peintre de marines et Paulus Potter adore si bien les animaux que l'humanité jaillit de l'œil de ses vaches… Par la réunion de cette soixantaine de tableaux enrichis d'objets précieux ainsi que d'une trentaine d'aquarelles et de dessins (dont un génial autoportrait de Moses Ter Borch réalisé à l'âge de 8 ans !), l'exposition réussit à aborder correctement chacun de ces genres.
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"...Bergotte mourut dans les circonstances suivantes : une crise d'urémie assez légère était cause qu'on lui avait prescrit le repos. Mais un critique ayant écrit que dans la VUE DE DELFT de Vermeer ( prêté par le musée de La Haye pour une exposition hollandaise ), tableau qu'il adorait et croyait connaître très bien, un petit pan de mur jaune ( qu'il ne se rappelait pas ) était si bien peint qu'il était, si on le regardait seul, comme une précieuse oeuvre d'art chinoise, d'une beauté qui se suffirait à elle-même, Bergotte mangea quelques pommes de terre, sortit et entra à l'exposition. Dès les premières marches qu'il eut à gravir, il fut pris d'étourdissements. Il passa devant plusieurs tableaux et eut l'impression de la sécheresse et de l'inutilité d'un art si factice, et qui ne valait pas les courants d'air et de soleil d'un palazzo de Venise, ou d'une simple maison au bord de la mer. Enfin il fut devant le Vermeer qu'il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient ; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. " C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleurs, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune. " Cependant la gravité de ses étourdissements ne lui échappait pas. Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l'un des plateaux, sa propre vie, tandis que l'autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune. Il sentait qu'il avait imprudemment donné la première pour le second. " Je ne voudrais pourtant pas, se dit-il, être pour les journaux du soir le fait divers de cette exposition." Il se répétait : "Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune." Cependant il s'abattit sur un canapé..."
Marcel Proust, A la recherche du temps perdu - La Prisonnière
Vue de Delft - 1660-1661 - 98.5 x 117.5 cm. - The Mauritshuis, The Hague
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"Un des seuls tableaux datés et signés.
1660, le génie de Vermeer éclate dans cette VUE DE DELFT, inouïe.
C'est un des seuls paysages de l'histoire de l'art occidental nous montrant un moment de vision privilégié d'une fraction de seconde.
Généralement, un paysage est représenté noyé dans la lumière, noyé dans l'obscurité, pour l'éternité.
Vermeer représente Delft dans l'ombre.
Subitement, le temps d'une inspiration, un rayon de soleil éclaire, illumine la ville.
Le souffle s'arrête, suspendu. Le soleil va disparaître. C'est l'impression d'un instant fugace qui s'enfuit, peint avec une telle sérénité et un tel classicisme que cette seconde semble devoir s'arrêter pour l'éternité.
Proust a dit : "Depuis que j'ai vu au musée de La Haye la Vue de Delft, j'ai su que j'avais vu le plus beau tableau du monde."
Lorsque l'on agrandit l'image, nous remarquons l'étrange texture que Vermeer met au point.
Jamais un aplat de couleurs. Une quantité de toutes petites touches donnent l'illusion d'un aplat. Un dialogue d'écailles juxtaposées donne à toutes ses peintures une vie scintillante. Le terme de pointillisme s'impose. Tout est fait par allusions, par points. C'est comme cela que se crée ce côté mirage que l'on ressent devant chaque oeuvre, comme si la réalité nous échappait pour se transcender par la vision. La densité des couleurs est d'une telle force, qu'aucune reproduction ne pourrait la rendre.
Le bleu lapis-lazuli de certains toits, sa retombée dans le gris du reflet qui va s'exalter dans le jeu des nuages, nous ne le percevons qu'à peine.
Le jeu du soleil est d'une telle subtilité que seul l'original peut la révéler."
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Johannes Vermeer
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Vermeer, documentaire en anglais, 23:27, ici
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Daniel Arasse,
L'ambition de Vermeer,
Adam Biro - octobre 2001
“Après une approche historique, et pour cerner l'effet propre à Vermeer, l'auteur délimite ce qui fit dans le troisième quart du XVIIe siècle la différence du peintre de Delft avec ses contemporains. A travers une analyse historique rapprochée des oeuvres, de leurs structures et de leurs contenus, l'auteur montre comment la "scène d'intérieur" devient, chez Vermeer, une peinture de l'intimité, sphère réservée et inaccessible au sein même du monde privé. Ce livre renouvelle une conception de Vermeer : nous y percevons comment la poétique propre de sa peinture est inséparable de l'ambition picturale d'un peintre. Pour l'historien, cette ambition n'est pas sans relation avec le catholicisme de Vermeer, avec cette croyance qui avait foi dans la puissance de l'image peinte à incorporer une mystérieuse présence.”
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Daniel Arasse et la peinture hollandaise du XVIIe siècle,
Jan Blanc
“La peinture hollandaise du XVIIe siècle occupe une place singulière dans l’œuvre de Daniel Arasse. Sans être un « spécialiste » du Siècle d’or, l’historien d’art a néanmoins marqué durablement l’historiographie de cette période. Son étude consacrée à la peinture de Johannes Vermeer, notamment, rééditée et traduite dans plusieurs langues, est souvent citée parmi les ouvrages de référence sur le peintre de Delft, même si, curieusement, la contribution n’a été que rarement évaluée ou soulignée, y compris par les spécialistes de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, qui citent volontiers les travaux de l’historien français sans pour autant en discuter clairement les arguments et les lignes directrices...”
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Histoires de peintures, Rediffusions, par Daniel Arasse. réalisation : Jean-Claude Loiseau.
du mardi 20 janvier au samedi 21 février 2004, de 00h40 à 1h00
Vingt-cinq émissions de l'historien d'art Daniel Arasse dessinant une traversée subjective de l’histoire de la peinture, de l’invention de la perspective jusqu’à la disparition de la figure.
voir aussi:
http://www.essentialvermeer.com/
& notre post: generic, flux - république des livres, "Les lecteurs de Proust ont-ils besoin de sortir accompagnés ?"